Pôle emploi occupé par des clowns

07/04/2013 10:57

Toulouse. Pôle emploi occupé par des clowns pour « dénoncer les radiations abusives »

Cliché 2012-02-14 15-51-31

On a trouvé le travail !  » s’exclame un clown. « Je ne veux pas être radié » s’attriste un autre. Non, ce n’est pas un spectacle de rue. Mais la brigade Activiste des Clowns toulousains. Ce mardi,  ils étaient une dizaine à occuper le Pôle emploi de la place occitane.

 

Le Pôle emploi est leur cible. Par des mimes et des petits sketchs, ils s’opposent aux radiations abusives du Pôle Emploi. « Les gens en ont marre de voir des manifestations. Avec l’humour, on essaie de les alerter d’une autre manière » explique Mage, un des clowns, maquillé de bleu et vêtu d’un sweat multicolore. En période de campagne électorale et de surenchère de création d’emploi, ils veulent dénoncer la précarité. Et les abus qui s’exercent. « Tout le système est faussé. » regrette Mage. Avant d’ajouter que « les radiations de chômeurs font parti d’une politique » .

Les clowns relate le droit au chômage

Les clowns relate le droit au chômage

Maya, une des 10 % de français au chômage

Cette troupe de clowns à la recherche d’un travail se prosternent devant des ordinateurs. Multiplient les sketchs sur le besoin d’acheter lors de la St Valentin. Parmi eux, Maya, un femme de 55 ans. Elle n’a pas de costume mais des revendications. La trottinette sur le dos, elle est venue pour occuper le Pôle Emploi. Et dénoncer les radiations abusives dont elle a été elle-même victime. « J’avais un rendez-vous avec ma conseillère, qui était absente pour congés maladie. Quelques semaines plus tard, j’ai reçu une lettre expliquant que j’étais radiée pour non présentation ! «  s’insurge Maya.

Demande de respect

La région compte 207 000 demandeurs d’emploi. Et ce sont  les plus de 50 ans qui sont les plus touchés. Face à cela, Maya regrette le manque de « respect vis à vis des demandeurs d’emplois« . « C’est scandaleux de voir qu’en Allemagne, on propose des postes de prostituée à des femmes de mon âge » avoue-t-elle. Pourtant, cette mère de 4 enfants ne se décourage pas. Après un parcours professionnel éclectique, elle a fréquenté de nombreuses fois Pôle emploi. « J’alternais les formations. Dès qu’elles étaient finies, c’était la croix et la bannière pour récupérer le RSA perdu ». Aujourd’hui, elle se bat pour trouver un emploi. Pourtant, un boulet l’empêche d’avancer. Son expérience en tant que parent d’élève ou dans les associations n’est pas reconnu.

Le parcours de Maya, c’est celui de nombreux chômeurs. Après avoir été à la rue, elle demande d’être traitée avec respect. Et surtout que les conseillers arrêtent d’infantiliser les demandeurs d’emplois.

Sandra Cazenave